Association Eau Roc Explo
Rallye spéléo à Ste-Marie-aux-Mines
le 22/01/22
Yvan, Nicolas, Mann, Guillaume, Olivier
Texte Olivier, photo Yvan et Olivier
Vous voulez lire une histoire étonnante ?
Parce que hier, c’était une première…
Oui, nous avons vécu une drôle d’expérience, hors du temps, où de l’une à l’autre, nous sommes rendus compte des incroyables différences et spécificités d’une concession par rapport à la suivante…
Et puis, je trouve, qu’alors pensant bien connaitre le « sous » massif, j’en retire après la journée d’hier, une compréhension de sa géographie et des filons qui y sont rattachés, bien plus affutée…
Rendez-vous est donné à 8h30 sur le parking de Tellure, et passé les effluves covidesques, embrassades et poignées de mains mode wifi, nous remplissons la berline de Nicolas qui patientera ici, pour reprendre la route en direction cette fois-ci de l’autre versant de la montagne convoitée, pour laisser le camion au pied du talweg de St-Jacques…
On aurait pu croire à une meilleure compréhension logistique, vu les explications données la veille, on aurait pu y croire ;-)
A cinq dans la Pigeot, version j’ai des pneus neige, on avale les quelques centaines de mètres qui nous séparent de Gluck Auf, pour y déposer nos tenues d’amphibien (pour ceux qui en ont), et on poursuit la piste en passant devant les Narines pour y déposer le repas et deux ou trois bricoles… Les passagers s’assoient, les passagers poussent, les passagers renoncent… Les pneu neiges, lissent ayant leurs limites, on retourne se garer à Gluck Auf, et kits sur le dos et baudriers sur les hanches, les bons hommes gravissent la montagne jusqu’à la crête qui dissimule l’entrée du formidable dépilage de Langerschaft.
Et tout roule, les cordes se déroulent comme sur des roulettes. Corde en double au premier rappel, en simple pour les suivants, et Yvan ferme la marche, en raboutant le « tirant » …
En peu de temps nous sommes déjà en haut du dernier rappel, puis devant la table de St Louis ! Les dimensions sont très impressionnantes dans ce dépilage, la galerie tout autant magnifique qui y fait suite nous permet de rapidement graver par l’empreinte de nos bottes ce joli tapis blanc, et en moins de 5 minutes, nous nous retrouvons devant l’entrée moins poétique de Gluck Auf, où nous abandonnons nos cordes et autres bidons inutiles, et enfilons…nos tenues pour galerie plus hostile.
Filant plein Nord, puis plein ouest sur plus de 1650 pieds, nous nous immergeons plus profondément dans le XVIème, traversant les différents empilements, en rappel parfois, en rampant souvent, et de temps à autre en grimpant, jusqu’à trouver ou nous retrouver, au sommet du passage clé qui ouvre l’accès à St-Pierre… Récupérant un kit laissé à l’entrée, nous en équipons la descente fractionnée à multiples reprises, et 40 mètres plus bas, foulons l’artère principale, l’Aorte de St-Pierre (clin d’oeil). Oh, la belle Fluo ! Non, arrêtes avec la lampe torche UV version expert en mal d’indices, on a faim, nous !
Et de deux ! Il fait bien frais dehors, allant nous mettre au chaud pour manger, nous choisissons d'entrer dans Narines, pour trouver une zone plus tempérée… Et Nicolas en profite pour se changer et enlever sa « wader ».. Dommage, parce qu’il y’a quand même un peu d’eau… trop tard.
Passer breuvages et victuailles, nous dépassons les traces d’un pilotage hasardeux sur cette piste récalcitrante, et trouvons rapidement l’accès à notre troisième cible, l’entrée de Giftgrübe…
Ok, on a oublié en cour de route un truc ou deux, et Mann se dévoue pour retourner à l’entrée de Gluck Auf pour récupérer le kit de cordes !
Et ça roule, ça déroule à nouveau ! Les puits s’enchaînent, version efficace, main-courantes en option, escalades en libre, le camion est déjà en vue !
Juste le temps pour le chauffeur de dévêtir sa tenue d’apparat, et on remonte sur le massif, versant Nord cette fois-ci. Goudron, terre, neige…. Mes pneus étant aussi bons que ceux de Mann, on enfile les chaînes… puis dominons l’entrée d’Armée Céleste !
Quelques pas de plus nous permettent de retrouver la chaleur du monde souterrain. On va vite, très vite… trop vite… on en a perdu deux en cours de route ! Je remonte les 2 derniers puits pour entendre des voix perdues dans une niche décentrée, avant de rejoindre la tête du cortège.
Les pas s’enchaînent, et la clarté à perdue de sa majesté lorsque nous refaisons surface…
Simple comme un coup de fil, nous lançons un SOS à Pascal, pour qu’il nous ouvre ce qui clôturera notre belle épopée, la sortie de Tellure… mais sans réponse, nous sentons une légère tension. Sera t’il là ? Je suis très confiant, trop ?
Nous montons maintenant dans l’obscurité, dans la forêt, à la recherche de Kupfermine sup. et à l’image de cette journée, tombons sans détour sur la trappe d’accès, après nous être délesté de nos kits et cordes devenus inutiles pour cette 5ème traversée.
La goutte de perfection pour terminer cette magnifique journée, les 2 cordes en fixe dans les premiers puits, puis les 4 dans les 4 suivants, que dire si ce n’est que les descendeurs chauffent !
Toc toc toc, y’a quelqu’un ? Et là, extra ! Le gardien des clés nous attendait, mélange de joie et de frustration sur le visage de Pascal, où mille regrets se lisent dans ses yeux…
Nous y sommes, et nous fêtons notre réussite avec quelques bouteilles et biscuits plus au moins salés…
Ne reste plus qu’à récupérer le véhicule de Mann devant Gluck Auf, le mien au-dessus d’Armée Céleste, les abandons de matériel à l’entrée de Narines, de Gluck auf, de Kupfer… Et la Clio GTi fait le taff à merveille!
Merci à tous pour cette expérience, et pour vous donner une idée de l’efficacité plus qu’acceptable de notre belle équipe, composée de Mann, Yvan, Nicolas, Guillaume et moi même, nous avons passé environ 5h30 sous terre, décomposées comme suit:
- 1 heure pour Langerschaft/St Louis
- 1h15 pour Gluck-Auf/St Pierre
- 1h15 pour GiftGrube/St-Jacques
- 1h30 pour Armée Céleste/la Treille
- 30mn pour Kupfermine/Tellure
Bravo à vous tous, c’était trop cool !